Ouvrir l’œil et le bon

Ouvrir l’œil et le bon, voilà ce que les deux voyageurs s’étaient dit à l’aube de leur dernier jour. Égarés dans une vallée infernale où il était interdit de porter des bobs ou de chanter Maurane, ils naviguaient en kayak sur le fleuve de silicone, bien loin de l’Indochine.


Attirés par les chants de sirènes californiennes échouées dans les cliniques chirurgicales, ils ne virent pas le fil sur lequel s’étendait le linge, précisément car il n’y avait pas de linge. On sait tous que les sirènes font du topless et qu’il leur est impossible d’enfiler des tangas, alors que des perles si. De culture même.

 

Si la sirène n’est pas réputée pour avoir inventé le fil à couper le beurre, ce jour-là, sa réputation changea. Un bruit sec et aigu précéda un sifflement. Les carotides des voyageurs déchargèrent du sang qui se mêla à l’écume sans toutefois créer des Erinyes ou des Géants. Juste une histoire absurde. Une histoire sans queue mais avec deux têtes.